Zone de confort : avantages et inconvénients

La zone de confort… Voici une notion souvent utilisée en développement personnel mais souvent difficile à cerner. Elle est en revanche peu connue dans le domaine sportif, alors, qu’à mon sens, il y a là un formidable terrain de travail pour un athlète de haut niveau. Mais avant de rentrer dans les détails, cherchons à comprendre ce qu’est la zone de confort. En ce qui me concerne je définis la zone de confort comme cet espace mental qui limite nos actions, nos prises d’initiatives et nos projets à ce que nous connaissons et maitrisons bien. Dans le sport de haut niveau (et même amateur dès lors que nous avons des objectifs et travaillons dur pour cela), il faut être particulièrement vigilant avec le travail sur cette zone de confort.

De fait, vouloir sortir un sportif d’un cadre qui le rassure, qu’il maîtrise bien, avec une sorte de folie des grandeurs qui trouve sa source dans diverses raisons (vouloir en faire trop rapidement un champion, et ainsi ne pas respecter un certain plan de travail), me semble être totalement contre-productif. Car, comme pour tout un chacun, la zone de confort est bénéfique lorsqu’elle nous sert à bien faire ce que nous aimons faire ou souhaitons faire. Bien s’installer, gagner en fluidité, pour se sentir bon. C’est pour moi l’avantage de la zone de confort : on connaît bien une méthode, on se sent en confiance dans une habitude, le stress est diminué, et on peut frayer sans trop de contraintes.

Mais la zone de confort n’est pas la panacée en soi car nous pouvons finir par y trouver des limites frustrantes, manquer de dynamisme, d’envie d’aller voir plus loin. Parfois cette zone de confort peut être faussement rassurante et créer un malaise latent puisqu’elle est faite d’habitudes qui ne sont pas en concordance avec les objectifs que nous avons ou que nous aimerions avoir. Il est donc important de bien l’analyser avant de commencer un quelconque travail avec un sportif, et de trouver un chemin pertinent pour en sortir si ce dernier se trouve à un moment de son parcours qui semble le nécessiter. Dans le cadre d’un accompagnement mental il est pour moi primordial de préciser que ce n’est pas la préparateur mental qui livrera un diagnostique. Le préparateur mental ne dira pas (ou ne devrait pas dire) : « Il y a un problème d’habitudes trop confortables, il faut en sortir. » Toutes les pistes doivent être le fruit d’un travail de cheminement effectué avec le sportif. Je le répète assez souvent, mais il ne faut pas faire n’importe quoi dans un travail d’accompagnement, et un préparateur mental bien formé agira avec discernement et méthode.

En résumé, je dirais que la zone de confort à laquelle nous avons trop tendance à coller une étiquette négative n’est ni bonne ni mauvaise. Le plus important est le moment. Il faut aussi savoir jouer avec. Y revenir parfois. La modifier. En sortir. En créer une nouvelle. Et passer à une étape supérieure. En somme, rien de manichéen. Le sportif de haut niveau est un humain, et l’humain est trop complexe pour coller à des idées catégoriques. À l’instar du sportif professionnel ne soyons donc pas trop confortables, mais sortons de notre zone au bon moment. Tout un travail, en somme.