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ÉPISODE 4 — SAMBA !
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Martin saisit son téléphone, fébrilement.
Trois bips. Ce silence angoissant, en espérant que ça décroche.
Même s’il n’a que 20 ans, Martin a une maturité au-dessus de la moyenne.
Il sait que son geste, même involontaire, va mettre du monde dans l’embarras.
Son agent, Jo, est jeune aussi. Une quinzaine d’années de plus.
Un nouveau dans le métier. Drôle de baptême du feu.
Ça décroche.
— Jo, c’est Martin. J’ai fait une énorme erreur. Naldo m’a provoqué, j’ai répondu. Un coup de tête…
— Quoi ? Toi ? Un coup de tête ? C’est pas toi, ça.
— Je sais. Je voulais juste… montrer que je ne me défilais pas. Comme dimanche. Enfin… je crois que je peux oublier. Le coach va me détruire. Le président va me broyer.
— En même temps, fallait bien que quelqu’un finisse par le remettre à sa place, le roi des boîtes de nuit.
Martin s’attendait à prendre un savon.
Mais Jo reste calme. Presque complice.
Ils se connaissent à peine. Deux mois qu’ils bossent ensemble.
Avant, Martin ne voulait pas d’agent. Il ne donne pas sa confiance facilement.
— Écoute, je vais appeler toute la petite famille et on va arranger ça. Enfin… essayer.
Deux heures passent.
Martin marche sur les quais de Seine.
Verrouille son téléphone. Le déverrouille. Puis recommence.
Le printemps est là. Les tee-shirts ressortent timidement, les visages s’ouvrent.
Mais lui se ferme. Le corps se crispe. Le mental aussi.
Il n’est bien nulle part.
Il décide de rentrer.
Et alors qu’il s’apprête à descendre dans le métro Louvre-Rivoli…
Une main le saisit par le col.
Naldo.
Lui. Encore lui. Le nez tuméfié. Le regard noir.
— Alors, le courageux. Tu veux le round numéro 2 ? Tu me traques jusqu’en bas de chez moi ?
Martin balbutie. Naldo enchaîne.
— J’habite rue de Rivoli. Tu ne savais pas ça, hein ?
Il retrousse ses manches, lève légèrement les bras…
— Je plaisante. Je ne vais pas te blesser, ce serait dommage pour dimanche.
Une pause.
— J’ai pas aimé ce que t’as fait. Mais t’es courageux, petit. Même si t’as fui un peu vite.
Dimanche, si tu mets un bon tacle à Marconi, le capitaine d’Angers… faudra pas te défiler.
Tu te relèves. Tu le regardes. Tu continues ton match.
Tout se bouscule dans la tête de Martin.
Quoi ? Le match ? Il joue toujours dimanche ?
Naldo, un mentor ? Un frère ? Une embrouille ?
— Viens, on va manger dans un resto brésilien. Je vais te préparer mentalement pour le match, moi.
Martin ne sait pas.
Doit-il :
Se laisser entraîner par le fantasque Naldo dans une soirée à l’issue incertaine ?
Ou rentrer, et parler de cette journée avec sa copine, avec qui il vit ?
La suite de l’histoire est déterminée par la moyenne des votes entre LinkedIn et Instagram. (florian_package_mental pour instagram)