J’aborde aujourd’hui une vaste question qui n’aura aucune réponse à la fin. « Merci Florian pour ces 30 secondes de perdues et bonne journée ! » Plus sérieusement, un bon préparateur mental pour un sportif sera peut-être un préparateur mental moins bon dans le regard d’un autre. Car tout dépend d’un ressenti très intime, de la personnalité de chacun, de ses attentes, et surtout du relationnel qui s’établira entre les deux personnes. Cela vaut également pour toutes les autres professions de l’accompagnement du sportif. Mais, également, pour tout un chacun. Tout le monde a déjà fait l’expérience de vanter les mérites d’un kiné ou d’un ostéopathe alors que d’autres n’étaient pas satisfaits de leur séance…
Pour y voir plus clair, essayer d’enlever au maximum la subjectivité, et conseiller aux sportifs des profils qui me semblent correspondre à l’idée d’un bon professionnel en préparation mentale, voici les trois critères qui me semblent importants (spoiler, j’essaye de me rapprocher au maximum de ces critères) :
- L’honnêteté. Cela passe par le fait de ne pas vendre du rêve aux joueurs. Personne ne peut prédire ce qu’il se passera dans une carrière à court, moyen ou long terme. J’ai bien conscience qu’il est plus vendeur d’annoncer qu’un travail de prépa mentale avec soi va faire exploser la carrière d’un joueur, mais c’est faux. Ou du moins en partie. Car il est possible que ce travail représente un accélérateur, un game changer, ou débloque pas mal de choses. Mais quand on travaille avec un humain, il est impossible et même dangereux de s’avancer sur des choses que l’on ne maîtrise pas, sous peine de créer des déceptions, de l’impatience, et même d’éloigner la concentration du travail, ce qui défavoriserait au final les potentielles avancées.
2. La fiabilité. Un préparateur mental qui vous dit « rendez-vous demain », doit être au rendez-vous. Un préparateur mental qui vous dit : « ce que tu me racontes est totalement confidentiel » ne doit pas parler de vos soucis dans la presse ou à votre entourage. Un préparateur mental qui s’engage à vous accompagner doit le faire jusqu’au bout, même si vos résultats sont en crise depuis un bon moment. Il doit être là pour vous, pas pour la gloire. Choisissez un préparateur mental fiable non pas à 80%, non pas à 99%, mais à 300%
3. La connaissance/l’expérience. Si un préparateur mental est capable d’expliquer comment il travaille, pourquoi il met en place certaines choses, quel est son plan pour faire progresser un sportif en préparation mentale, c’est un très bon signe. Je conseillerais à un sportif de haut niveau de ne pas s’attacher aux belles paroles, mais d’être attentif au bon sens du discours tenu par le préparateur mental. À tous les aspects concrets liés à l’application sportive de la préparation mentale. Et de poser des questions pour bien comprendre comment fonctionne la personne avec qui il envisage de collaborer. Celle-ci ne devrait pas manquer de réponses si elle possède une réelle expérience auprès des sportifs et une forme d’expertise dans son domaine.
En suivant ces quelques points d’orientation, je pense que les sportifs peuvent déjà se faire une idée de la personne qu’ils sollicitent pour un accompagnement. Et il est primordial de se faire accompagner par une personne solide qui saura naviguer et tenir fermement la barre du projet mental peu importe les conditions.